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Blog de la CGTeam Tokheim
31 mars 2020

Réunion du CSEE Grand Paris du 31 mars 2020

Seules les questions envoyées ont été traitées : celles de la CGT et quelques questions d'un élu FO-CGC.

Concernant la mise à jour du DUERP, il est déjà sur intranet  et sera à disposition rapidement (dans la semaine selon la responsable des ressources humaines) sur les tablettes pour tout le personnel. Les élus CGT demandent pour quelle raison les IRP ne sont pas informés et consultés sur ces modifications et encore moins impliquées dans leur conception.

Les modifications portent sur la gestion du risque pandémique, le service HSSE restreint et contingente les mesures de façon générale en ne prenant en compte que les recommandations de l’Etat dans des situations identiques. Les précisions sur la nature, la gravité de la pandémie et les mesures préventives sont alors regroupées dans un document interne « TSG sécurité » propre à chaque maladie. Cela contraste avec les méthodes appliquées lors de la crise du H1N1 figurant dans le DUERP comme un risque à part entière. Manifestement des mesures et des moyens avaient été mis en place au-delà des recommandations de l’Etat, comme la fourniture de masques FFP2 et le référencement de boîtes de lingettes désinfectantes.

Les élus CGT déplorent ce fonctionnement qui permet à l’entreprise de ne plus modifier le DUERP mais simplement un document interne non officiel, et d’autre part ainsi ne s’affranchir uniquement des dispositions de l’Etat sans prendre en compte l’activité professionnelle de ses salariés ou tout au moins le minimum.

S’ajoute à  cela que le document « TSG sécurité » n’est pas passé devant les instances et a été diffusé aux salariés sans autre information.

Les questions ont ensuite tourné autour des procédures et des moyens pour combattre le COVID-19, ainsi que des dispositifs mis en place par le gouvernement et l’information rapportée aux salariés.

Concernant les mesures barrières, les problématiques d’approvisionnement de gants et de produits nettoyants et désinfectants sont remontées, entre autres, des techniciens reprennent le travail et n’ont pas de produits et matériel pour faire barrage au COVID malgré un délai de prévenance de reprise d’activité plusieurs jours à l’avance. Les élus réitèrent leur demande de mise à disposition de produits désinfectants et non les produits référencés en temps normal chez Tokheim, qualifiés de produits « lavants » par le service HSSE. Il n’est pas démontré ni par les fournisseurs ni par la médecine du travail qu’ils aient une quelconque efficacité contre le COVID, mais l'ingénieure HSSE assure qu’il n’y a aucun risque à effectuer des interventions sur sites si l’on respecte les distances de sécurité. Les élus indiquent également que les gants jetables sont utilisés en combinaison avec d’autres gants (anti-coupure, manutention lourde, GPL…) et que ces derniers ne sont pas considérés comme jetables par l’entreprise qui conseille de les réutiliser entre 2 interventions même s’ils sont contaminés. Selon l'ingénieure HSSE, un simple stockage de ces derniers dans un sac plastique suffit pour éviter toute contamination en attendant leur réutilisation.

Les élus demandent le mise à disposition de masques FFP2 dont les entreprises avaient la charge des stocks depuis le H1N1 (dixit le premier ministre), ainsi que des combinaisons jetables référencées chez Tokheim. Les élus FO répondent que rien n’indique que les combinaisons font barrage au virus et l'ingénieure HSSE indique qu’il n’y a pas de masques et que les autorités sanitaires ne préconisent pas leur utilisation en-dehors du personnel hospitalier.

Les élus CGT demandent si les visites comportementales se poursuivent et l'ingénieure HSSE répond que c’est un peu difficile en ce moment d’en faire, mais que cela n’a rien à voir avec le risque potentiel. Les élus indiquent qu’il serait judicieux et plus efficace de vérifier sur le terrain les « bonnes pratiques » face au COVID, plutôt que de contrôler le port du casque.

Les élus font aussi remarquer que notre activité non maîtrisée et non réduite à l’essentiel des urgences peut présenter un impact sur les plans d’action de nos prestataires comme TNT. En effet, ces derniers priorisent et restreignent la distribution des colis aux entreprises ayant une activité vitale pour le pays. Or nos pièces détachées transportées par TNT ne présentent pas pour certains de caractère urgent et impératif comme par exemple les consommables utilisés pour l’habillage des stations-service lors d’un préventif ou des carrosseries à remplacer dans le cadre de la régie. Cette pratique ne favorise pas le plan d’action de notre prestataire et donc la sécurité de son personnel.

Les chiffres donnés sur les types d’interventions effectuées sur la période de confinement et sur la même période l’année dernière le prouvent. Presqu’autant de préventifs de passages volontaires et 30% de régie en moins. Ces interventions non essentielles au fonctionnement des stations génèrent une logistique inutile derrière.

Au regard des mesures prises et des arguments de la direction et particulièrement du service HSSE, les élus CGT estiment que l’entreprise joue à la roulette russe avec ses salariés. La communication sur les mesures barrière, un stock rachitique de gel hydro-alcoolique, des commandes de gants et de savon potentiellement inefficace suivant usage, le refus de considérer les masques comme mesure barrière, l'absence de lingettes désinfectantes, l'injonction au personnel d’aller acheter du désinfectant, une pression de la hiérarchie pour dissuader de l’exercice du droit de retrait, pas d’organisation visant à limiter les temps de sortie et d’exposition, etc. Les élus CGT mettent en garde la direction sur ses actions et inactions pouvant mettre en danger la vie d’autrui, maintenant et en toute connaissance de cause.         

Dans le cadre des sédentaires en télétravail ou sur site, un élu FO-CGC déclare que c’est son chef de service qui informe les salariés quotidiennement des dispositions et de l’organisation du travail. A leur initiative et de leur coté les cadres de son service s’organisent pour renvoyer une partie de leur charge de travail sur les non-cadres afin que l’entreprise ne les mette pas en chômage partiel à 84% de salaire net contrairement aux cadres qui bénéficient, eux, du maintien de salaire dans cette situation. Un autre élu FO-CGC indique que les « gens en congés continuent à faire du télétravail ».

Un élu CGT pose la question sur les repas du personnel en télétravail, la direction répond que rien n’est fait.

Très peu de chiffres nous ont été fournis et de façon très vague, les élus CGT ont une fois de plus protesté sur l’absence de transparence considérant qu’aucune visibilité n’était possible sur le fonctionnement de l’entreprise dans la gestion de la crise. Les seuls chiffres donnés sont une baisse de 53% des appels dépannages, soit 20 ou 30 par jour à Trappes. Aucun chiffre sur le personnel en droit de retrait partiel ou total (« Nous n’avons pas trouvé de couleur en informatique pour recenser les droits de retrait »), ni sur un état des lieux du personnel en travail ou bien en arrêt pour congés ou RTT posés ou imposés.

Aucun chiffre sur la logistique des équipements pour mesures barrière, l'ingénieure HSSE n’a pas de retour sur l’approvisionnement, elle indique que l’on agit au cas par cas et que l’on regarde quand quelqu’un commande ces fournitures. Il n’existe pas de statistiques sur les livraisons des produits en question.

Aucun chiffre non plus sur le nombre de non-cadres en télétravail, ni aucun planning organisationnel ou prévisionnel de la mise en application du chômage partiel. Une élue FO-CGC indique qu’à Trappes elle n’a aucune info sur un quelconque planning et la responsable des ressources humaines ajoute qu’aucune heure de chômage partiel n’a été ou ne sera utilisée sur Trappes cette semaine. Un représentant de la direction ajoute que pour le télétravail l’activité est globalement en baisse. Il y a une adaptation des services. En maintenance les clients envoient toutes leurs demandes comme d’habitude, indiquent leurs priorités et l’entreprise gère. Ceci dans le but de ne pas avoir de pic de demandes lors de la fin du confinement.       

Il est précisé que les établissements de Trappes et Plessis ne sont pas fermés et qu’une personne ou deux y travaillent et que des salariés passent de temps en temps relever le courrier ou récupérer des dossiers.

31 personnes travaillent sur Trappes, 40 CP, 20 gardes d’enfant, 5 pathologies, 13 maladies, 2 droit de retrait. Les RSM tournent entre congés et télétravail, ces congés sont avancés ou demandés aux salariés concernés. Les élus demandent si les salariés sont volontaires à poser ces congés. La responsable des ressources humaines répond « On fait en sorte que tout le monde accepte ».

La responsable des ressources humaines précise que la demande de chômage partiel a été faite le 30 mars auprès de la DIRRECTE.

Les explications et les informations fournies au sujet de la mise en application du chômage partiel par la direction sont inexistantes ou très vagues, l’application de mise au chômage se fait verbalement pour les salariés (« On les prévient un jour à l’avance, ça suffit ») et les attestations à l’Etat établies unilatéralement par l’employeur, ces éléments laissant penser aux élus que l’entreprise cherche à dissimuler quelque chose aux instances représentatives du personnel. Il est fait référence par un élu CGT aux nombreuses fraudes que d'autres entreprises pratiquent sur ce dispositif et que le gouvernement découvre au fur et à mesure.

L'ingénieure HSSE présente le plan de prévention COVID-19 sans que les élus ne l’aient sous les yeux, ils ne sont pas informés ni consultés sur le sujet en amont, ce à quoi l'ingénieure HSSE répond : « Ben, on en discute là… ».

La responsable des ressources humaines et l'ingénieure HSSE expliquent que le document a été présenté uniquement au CSEC car c’est le CSSCT central qui est légitime pour cela et non les CSEE. Les élus rappellent le Code du travail disant le contraire et informent qu’ils saisissent la DIRECCTE pour entrave à l’instance du CSEE.

La responsable des ressources humaines répond en fin de réunion que les questions posées par les élus CGT depuis le mois de janvier ne sont pas traitées car le service RH n’a pas le temps en ce moment et que les réponses écrites demandées par la CGT seront données quand la direction le pourra...

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